Les tensions augmentent entre les parents confinés chez eux. Selon une étude de l’Ifop, les familles avec enfants se disputent plus qu’avant. Nos recettes pour apaiser les tensions.
Promiscuité du confinement, télétravail, école à distance et disputes sur le temps d’écran des enfants… Pas facile à gérer, tout ça !
Au quotidien, des habitudes de votre moitié vous exaspèrent un tantinet, c'est vrai. Cela donne lieu parfois à quelques explications cinglantes mais, très vite, on passe à autre chose. En plein confinement, les disputes sont devenues plus fréquentes et le principal sujet de tensions chez un couple confiné : les enfants.
C'est ce que montre une étude Ifop pour Consolab (réalisée par questionnaire en ligne du 21 au 23 mars auprès d'un échantillon de 3 011 personnes), que nous révélons. Son nom, « Ma casa va craquer », est sans équivoque. Nous ne parlerons pas ici de violences, mais de frustrations et d'incompréhensions dans la vie de tous les jours.
L'école à la maison semble être la situation la plus difficile à gérer pour les parents confinés. A 34 %, ils affirment ainsi se disputer plus qu'à l'accoutumée à propos du temps passé par leur progéniture devant les écrans ou encore à 29 % à s'embrouiller davantage au sujet de leur éducation.
Sans surprise, la situation est d'autant plus difficile lorsqu'on ne dispose pas d'espace extérieur pour s'aérer, laisser les enfants jouer ou se réfugier. Ainsi, 76 % de ces familles en huis clos se chamaillent plus qu'avant, rien que sur le temps passé devant les écrans.
Non au «bureau des reproches»
« Cette tendance ne m'étonne pas », juge Shiva Shaffii, fondatrice de la start-up, Parent Epuisé, qui touche 12 millions de personnes par mois sur Facebook et forte d'une communauté de 400 000 membres. Elle a même créé un groupe « spécial confinement » pour que les parents puissent partager leurs galères, mais aussi leurs idées, afin que cette période se passe au mieux. « En cas de tensions, on ne peut pas fuir, prendre du recul, aller voir les gens qui apaisent. En plus, le confinement est un gros révélateur des inégalités. Vous ne vivez pas la même chose si vous êtes plusieurs dans un petit espace ou un parent solo. Être à deux est une chance, alors c'est le bon moment pour rééquilibrer ce que chacun fait », avance-t-elle. Selon l'étude, 49 % des Français déclarent toutefois se disputer plus souvent sur les tâches ménagères.
Fini, le « je rentre plus tard du bureau alors occupe-toi des gamins », surtout si les deux parents télétravaillent. « Il faut poser des règles. Dans le suivi des devoirs, par exemple, si l'un des parents est plus à l'aise avec les matières scientifiques, l'autre s'occupera des matières littéraires. Ou alors, l'un s'occupe des devoirs le matin pendant que l'autre travaille, et on change l'après-midi. Et pour les familles recomposées, il faut faire participer l'autre parent, même à distance en FaceTime ou WhatsApp, histoire de ne pas se disputer avec le nouveau conjoint », conseille Shiva Shaffi. Prévoyez aussi une pause sympa, à faire tous les jours, pour discuter ensemble et qui ne soit pas « le bureau des reproches ».
Joker : le coup de fil à un ami
Et les écrans? « Est-ce que c'est si grave? Nous vivons quand même une période exceptionnelle », tempère Shiva Shaffii. Elle précise : « Pour les enfants de moins de 3 ans, c'est toujours niet bien sûr. Mais, pour les autres, il ne faut pas être dogmatique, tout en surveillant ce qu'ils y font évidemment. Il y a aussi plein de trucs sympas sur Internet. Les miens suivaient dernièrement un tuto pour apprendre à dessiner. Ils font aussi des jeux en réseau avec leurs cousins, ce qui leur permet de garder le lien. Et puis, si on a besoin de vider son sac, un coup de fil aux amis permet parfois de lisser les choses. »
On surveillera tout de même si les demandes de divorce n'explosent pas…
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